Les brûlures constituent des urgences fréquentes et potentiellement graves. En France, on recense plus de 300 000 brûlures par an, dont 3 000 graves nécessitant une hospitalisation, et environ 300 décès. Face à ces chiffres, le rôle de l'infirmier est crucial pour assurer une prise en charge optimale, de l'évaluation initiale aux soins de cicatrisation, en passant par la prévention des complications.
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Comprendre les différents types de brûlures
La classification des brûlures repose sur leur profondeur :
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Premier degré : érythème sans phlyctène, douleur présente, cicatrisation sans séquelle en quelques jours
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Deuxième degré superficiel : présence de phlyctènes, douleur intense, lit de la plaie rouge sous la phlyctène, cicatrisation en 15 à 21 jours, sans cicatrice disgracieuse
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Deuxième degré profond : présence de phlyctènes, atteinte partielle du derme, lit de la plaie blanche sous la phlyctène, cicatrisation possible en 21 à 30 jours, risque de séquelles si la lésion est étendue
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Troisième degré : peau blanche, dure, insensible, nécessitant une prise en charge spécialisée
Les causes sont variées, les brûlures peuvent être causées par différents agents : flammes, liquides bouillants, produits chimiques (acides/bases), électricité ou exposition prolongée au soleil (coup de soleil grave).
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Thermiques : flammes, liquides chauds, objets chauffés, coups de soleil.
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Chimiques : acides ou bases corrosives, nécessitant une identification précise de l’agent causal.
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Électriques : courants domestiques ou industriels, avec des lésions internes parfois sévères.
Les premiers gestes : la règle des 3 x 15
En cas de brûlure, l’intervention rapide est essentielle.
La règle des 3 x 15 est recommandée en cas de brûlure au premier degré :
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15 minutes : refroidir la zone brûlée pendant 15 minutes
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15 centimètres : à une distance de 15 cm de la source d’eau
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15 degrés : avec de l’eau à 15°C
Ce geste permet de limiter l’extension de la brûlure et de soulager la douleur. Attention toutefois à l’hypothermie, surtout chez les enfants ou en cas de brûlure étendue et profonde.
Pour rappel, la brûlure au premier degré est souvent celle que l’on qualifie de brûlure domestique. Exemple : coup de soleil. Il s’agit d’une brûlure superficielle, sans cloque.
Évaluation clinique : un enjeu pour l’infirmier
L’évaluation initiale par l’infirmier est une étape clé.
Elle guide l’orientation du patient (domicile, consultation, centre spécialisé) et la stratégie de soins. L’IDEL doit :
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Appliquer la règle des 9 de Wallace pour estimer la surface corporelle atteinte
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Evaluer la profondeur : observation de la couleur, de la sensibilité et de la présence de phlyctènes (phlyctène, « cloque » / « ampoule », caractéristiques d’une lésion de la peau qui occasionne la création d’une bulle qui se rempli de liquide séreux appelé lymphe)
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Rechercher des signes de gravité : localisation sensible (visage, mains, périnée), suspicion d’inhalation de fumées (brûlure des poils nasaux, toux, voix rauque), signes de choc, ou terrain fragile (enfant, personne âgée, comorbidités)
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Identifier le produit chimique le cas échéant (demander à voir l’emballage ou fiche de sécurité).
Soins infirmiers et cicatrisation : un suivi rigoureux
La prise en charge des brûlures par l’infirmier nécessite rigueur et adaptation :
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Nettoyage de la plaie : à l’aide de sérum physiologique
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Choix du pansement : tulle gras, hydrocolloïde, pansement siliconé, interface, hydrocellulaire, etc., en fonction du stade de cicatrisation
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Surveillance quotidienne : évolution de la plaie, contrôle de la température corporelle, signes d’infection (érythème, douleur croissante, écoulement purulent)
Dans le cas de brûlures profondes ou étendues, l’IDE joue un rôle clé dans le relais avec l’hôpital ou le centre de traitement des brûlés, en lien avec le médecin.
L’infirmier joue un rôle central dans le suivi des patients brûlés en réalisant la continuité des soins.
- Éducation du patient et de l’entourage : explication des soins, prévention des récidives
- Coordination avec les autres professionnels de santé : médecins, kinésithérapeutes, psychologues
- Suivi à domicile : réalisation des pansements, évaluation de la cicatrisation, adaptation des soins
Brûlures et soins infirmiers à domicile
Au domicile, la continuité des soins est essentielle. L’infirmier libéral doit :
- Adapter le plan de soins aux capacités du patient et de son entourage
- Gérer les douleurs post-pansement avec anticipation (antalgiques 30 minutes avant)
- Préparer le patient à l’éventuelle prise en charge psychologique : image corporelle altérée, isolement, anxiété face à la cicatrice
- Collaborer avec le médecin ou autre professionnel si défaut de cicatrisation
Soins locaux et pansements
Le traitement local dépend du degré de la brûlure :
- Premier degré : application de topiques hydratants comme la Biafine
- Deuxième degré superficiel : nettoyage au sérum physiologique, application de tulle gras ou de pansements hydrocellulaire, renouvellement quotidien ou tous les deux jours
- Deuxième degré profond : utilisation de la Flammazine avec tulle gras, suivi médical rapproché
- Troisième degré : prise en charge en unité spécialisée, greffe cutanée, pansements adaptés, rééducation fonctionnelle
Cas particulier : les brûlures post-radiothérapie
Chez les patients en oncologie, des brûlures localisées peuvent apparaître après les séances de radiothérapie. Elles nécessitent une prise en charge spécifique :
- Hydratation régulière de la peau avec des crèmes adaptées (sans parfum, sans alcool)
- Surveillance des signes d’infection secondaire
- Préconisation de vêtements non irritants, conseils d’hygiène doux
Attention, pas d’utilisation de crème avant la séance de radiothérapie (provoque une augmentation des effets du rayonnement)
L’infirmier libéral est souvent le professionnel de santé le plus proche du patient à domicile. Il doit être formé aux spécificités de ce type de brûlure et en lien avec l’oncologue ou le radiothérapeute.
La formation continue : une priorité pour bien prendre en charge
La création de nouveaux dispositifs médicaux, les avancées en cicatrisation, en matériaux de pansement et la gestion de la douleur imposent aux professionnels de santé une mise à jour régulière de leurs connaissances.
Concernant la gestion de la douleur, par exemple : la douleur est souvent intense et doit être évaluée régulièrement. Le traitement peut inclure des antalgiques (paracétamol, morphine), des sédatifs ou des anesthésiques locaux selon la gravité.
Nous pouvons citer également la prévention des complications possibles avec les infections locales.
La formation continue, les retours d’expériences entre pairs et l’échange avec les centres experts permettent aux infirmiers de sécuriser leurs pratiques.
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Au programme :
- Révision des différents types de brûlures et des gestes d’urgence
- Choix des pansements selon la phase de cicatrisation
- Cas pratiques : brûlures thermiques, chimiques, post-radiothérapie
- Focus sur les erreurs courantes à éviter
- Temps de questions-réponses avec un expert en plaies et cicatrisation
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