L'obésité en France

L’obésité en France

En France, près de 8 millions d’adultes sont obèses, soit environ 17 % de la population. Chez les enfants, on estime que près de 16 % sont en surpoids, dont 4 % en situation d’obésité. Ce phénomène s’explique par de nombreux facteurs :

• Une alimentation déséquilibrée, riche en sucres et en graisses.

• Un mode de vie sédentaire, accentué par l’essor des écrans.

• Des prédispositions génétiques et des facteurs psychologiques ou socio-économiques.

Impacts de l’obésité sur la qualité de vie 

Effets physiques de l’obésité

• Fatigue chronique : Le surpoids sollicite davantage les muscles et les articulations, réduisant l’énergie disponible pour les activités quotidiennes.
• Limitations de mobilité : Les douleurs articulaires, notamment au niveau des genoux et des hanches, compliquent les déplacements et les tâches physiques.
• Problèmes respiratoires : L’obésité peut entraîner un essoufflement rapide ou des troubles comme l’apnée du sommeil, perturbant le repos et la vitalité.

Outre ses conséquences sur la qualité de vie, l’obésité est un facteur de risque majeur pour de nombreuses maladies chroniques, telles que le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et certains cancers.

Effets psychologiques

• Estime de soi diminuée : Les personnes obèses peuvent ressentir une image corporelle négative, affectant leur confiance en elles.

• Anxiété et dépression : Le stress lié à la stigmatisation et aux difficultés à gérer la condition peut conduire à des troubles psychologiques.

• Isolement émotionnel : Les jugements sociaux peuvent décourager les interactions et les activités sociales, augmentant le sentiment de solitude.

La classification des stades de l’obésité

L’obésité est généralement classée selon l’Indice de Masse Corporelle (IMC), qui se calcule en divisant le poids (en kg) par la taille au carré (en m²) :

• Surpoids : IMC entre 25 et 29,9.

• Obésité modérée (stade 1) : IMC entre 30 et 34,9.

• Obésité sévère (stade 2) : IMC entre 35 et 39,9.

• Obésité massive (stade 3) : IMC supérieur ou égal à 40.

Cette classification aide les professionnels de santé à évaluer le risque pour chaque patient et à adapter les stratégies de prise en charge.

Les actions de santé publique contre l’obésité

En France, plusieurs initiatives ont été mises en place pour lutter contre l’obésité, tant chez les adultes que chez les enfants :

1. Programme National Nutrition Santé (PNNS) :

   Ce programme phare vise à améliorer les habitudes alimentaires et à encourager l’activité physique. Des campagnes comme “Manger Bouger” sensibilisent le grand public aux bénéfices d’une alimentation équilibrée et d’un mode de vie actif.

2. Lutte contre l’obésité infantile :

   Des actions spécifiques dans les écoles, telles que l’éducation nutritionnelle et la promotion des activités sportives, sont déployées pour prévenir l’obésité dès le plus jeune âge.

3. Soutien aux professionnels de santé :

   Des formations, comme celles proposées aux infirmiers libéraux, permettent d’améliorer le repérage précoce et l’accompagnement des patients en situation d’obésité.

4. Plans régionaux de santé publique :

   Les Agences Régionales de Santé (ARS) peuvent mettre en place des projets locaux pour répondre à des besoins spécifiques.

Recommandations sur l’activité physique pour tous

L’activité physique est un pilier essentiel pour la prévention et la gestion de l’obésité. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), voici les recommandations pour une santé optimale :

1. Pour les adultes :

   • Au moins 150 à 300 minutes d’activité modérée par semaine (marche rapide, vélo, natation).

   • Des exercices de renforcement musculaire deux fois par semaine.

2. Pour les enfants et adolescents :

   • Un minimum de 60 minutes d’activité physique quotidienne.

   • Des activités variées, incluant des jeux, des sports, et des exercices de renforcement musculaire adaptés à leur âge.

3. Pour les patients obèses :

   • Un accompagnement personnalisé est souvent nécessaire pour éviter les blessures. Les activités aquatiques, comme l’aquagym, et la marche nordique seront particulièrement adaptées pour débuter.

Adopter une activité physique régulière réduit non seulement le poids corporel, mais améliore également la santé cardiovasculaire, la gestion du stress, et le bien-être global.

L’automédication est à proscrire. Toute prescription doit être réalisée dans un cadre médical strict.  Dans certains cas, des traitements médicamenteux peuvent être proposés aux patients obèses pour favoriser la perte de poids. Ces médicaments agissent sur la satiété ou sur l’absorption des graisses. Toutefois, leur utilisation reste limitée et encadrée en raison des risques et des effets secondaires. Parmi les effets secondaires largement connus, on notera notamment des troubles gastro-intestinaux, des nausées, des maux de tête,… L’efficacité de ces médicament dépend largement d’une prise en charge globale de l’individu incluant un suivi nutritionnel et psychologique.

Modifier son quotidien pour arriver à maigrir ?

Adopter de bons réflexes alimentaires pour perdre du poids, augmenter son activité physique au quotidien pour faciliter cette perte de poids, réduire son activité sédentaire… le traitement de l’obésité chez l’adulte repose sur plusieurs piliers. Toutefois, un accompagnement est bien souvent nécessaire, un soutien. L’infirmier pourra faire un bilan de motivation avec la personne concernée pour l’aider à encadrer sa décision et en faire un projet favorable pour sa santé, sein et encadré.

Un rôle pour les infirmiers

L’obésité est une maladie chronique liée à la nutrition, qui n’a pas tendance à guérir spontanément et impacte profondément le bien-être physique, psychologique et social des personnes concernées. En tant qu’infirmier(e), vous jouez un rôle clé dans la prise en charge, le suivi, et le bilan de prévention des patients atteints d’obésité. Cette compétence est d’autant plus valorisée avec l’élargissement du dispositif de bilan de prévention destiné aux usagers.

En tant qu’infirmiers, vous pouvez jouer un rôle clé dans cette lutte en sensibilisant, éduquant et accompagnant vos patients au quotidien. Des formations spécialisées vous permettent de renforcer vos compétences pour faire face à cet enjeu majeur de santé publique.

Les objectifs de ces formations :
·  Identifier les mécanismes d’apparition de l’obésité afin de mieux détecter les cas et orienter les patients.

• Comprendre les principales causes de l’obésité pour renforcer vos capacités de prévention et de conseil.

• Se positionner efficacement en tant qu’infirmier dans la prise en charge des patients concernés.

• Souligner l’importance d’une prise en charge personnalisée et d’une collaboration pluriprofessionnelle pour traiter l’obésité.

• Explorer et appliquer les bases des entretiens motivationnels pour accompagner les patients de manière optimale.

Face à la progression de l’obésité en France, il est crucial de redoubler d’efforts pour prévenir cette pathologie et améliorer la qualité de vie des patients. Des actions ciblées de santé publique, combinées à des initiatives individuelles comme l’adoption d’une activité physique régulière et une alimentation équilibrée, constituent des solutions efficaces.

Pour les infirmiers, se former à la prise en charge de l’obésité et aux troubles nutritionnels est une opportunité d’élargir leur expertise et de contribuer activement à cette lutte.

Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez consulter notre article sur la formation des infirmiers dans l’accompagnement de l’obésité en présentiel ou en e-learning.

Nous proposons également des formations repérage et prise en charge de l’obésité en classe virtuelle.