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NGAP infirmier : comment optimiser sa facturation en libéral en 2025

en respectant la réglementation

CPAM NGAP règlementation IDEL

L’exercice en libéral offre une autonomie précieuse, mais il impose aussi une responsabilité financière et administrative majeure.
Pour un·e infirmier·e libéral·e, bien facturer ses actes dans le respect des règles de la NGAP (Nomenclature Générale des Actes Professionnels) est non seulement un gage de professionnalisme, mais aussi une condition essentielle à la pérennité financière de l’activité.

Optimiser ses revenus en libéral ne signifie pas « facturer plus », mais facturer mieux : en maîtrisant les cotations autorisées, en réduisant les erreurs, en valorisant les actes dans le cadre réglementaire, et en structurant son organisation.
Cet article vous propose une approche complète pour sécuriser et optimiser votre facturation IDEL, en toute conformité.

Maîtriser les fondamentaux de la NGAP

La NGAP, Nomenclature générale des actes professionnels, est l’outil de référence qui décrit, codifie et valorise les actes infirmiers pris en charge par l’Assurance Maladie.
Elle fait l’objet de modifications régulières (avenants, réformes), d’où l’importance de se tenir informé en continu.
Quelques exemples de modifications :

  • Apparition du BSI pour les patients dépendants.
  • Évolution des conditions de cumul ou de majoration (ex : actes techniques + BSI).

  • Cotation des pansements complexes, perfusions, soins spécifiques à domicile.

  • Circulaire parue le 25 juin 2025 recadre les règles de facturation des actes de perfusions.

erreurs fréquentes NGAP

 

Cotation : attention aux erreurs fréquentes

Optimiser, c’est d’abord éviter de perdre de l’argent par des erreurs de sous-cotation ou d’omission comme par exemples :

  • Oublier une majoration de nuit ou jour férié.

  • Mal appliquer les frais de déplacement (par exemple les IK)

  • Ne pas utiliser les bons modificateurs d’actes (MCI, etc.).

Le Conseil du Pôle Formation Santé : relire attentivement chaque ligne de la NGAP applicable à l’acte, surtout pour les soins techniques, et surtout se former régulièrement.

top erreurs IDEL NGAP

 

Utiliser les outils numériques adaptés à la facturation 

Le logiciel métier : un investissement indispensable

L’utilisation d’un logiciel de télétransmission agréé est aujourd’hui indispensable pour une facturation fiable. Il permet :

  • Une aide à la cotation en temps réel.

  • L’intégration des mises à jour de la NGAP.

  • La gestion des rétrocessions en cas de remplaçant.

  • Un suivi précis de vos recettes et statistiques de soins.

  • La télétransmission SESAM-Vitale

Elle garantit un paiement rapide et sécurisé. Optimiser ses revenus, c’est aussi réduire les rejets de factures :

  • En respectant les délais de transmission.

  • En vérifiant la validité des cartes Vitale.

  • En assurant la cohérence entre prescription et acte facturé

 

Valoriser correctement les actes dans le respect des règles

Les majorations à ne pas oublier

Certaines majorations sont trop souvent omises, alors qu’elles sont parfaitement légitimes :

Majoration

Conditions d’application

MCI (Majoration de Coordination Infirmière)

S’applique avec les patients en soins palliatifs et avec les pansements lourds et complexes

NUIT

Actes réalisés entre 20 heures et 08 heures.

MIE (Majoration Infirmière Enfant)

Ce cumule avec les actes réalisés chez les enfants de moins de 7 ans

IFD / IK

Frais de déplacement : selon prescription et distance.

MAU (Majoration d’Acte Unique)

Se cote avec les actes inférieurs ou égaux à AMI1,5

DIMANCHE

Majoration dimanche et jours fériés.

Le Conseil du Pôle Formation Santé : automatisez leur application dans votre logiciel, selon les horaires et les jours de passage, et vérifiez régulièrement vos cotations avant de télétransmettre.

Cumuls d’actes : ce que dit la réglementation

La règle des 1,5 actes (cumuls d’actes techniques) reste une cause fréquente de rejet :

  • Maximum 2 actes sur une même séance remboursés à 100% + 50%.

  • Les autres sont gratuits sauf exceptions réglementaires .

Les soins de dépendance sont fréquemment facturés sur le domicile (BSI).

Le Conseil du Pôle Formation Santé : maitrisez les règles de cumuls liées au BSI (soins de dépendance).
Tous les AMI ne peuvent être cotés en plus des forfaits BSI, seuls 10 sont externalisables, ils s’appellent AMX.
Connaître les actes cumulables ou non cumulables est donc crucial, tant pour éviter rejets ou indus, mais aussi pour votre sérénité.

 

Organiser ses tournées pour concilier qualité et rentabilité

Anticiper les horaires et les majorations

Optimisez vos passages :

  • En planifiant les soins techniques en horaires de majoration lorsque possible.

  • En organisant les tournées de façon à limiter les kilomètres tout en maximisant les soins réalisés.

Le Conseil du Pôle Formation Santé : identifier les patients avec actes lourds ou BSI complexe pour les prioriser dans la planification.

BSI : mieux comprendre la dépendance pour mieux la facturer

  • Le niveau de dépendance (léger, modéré, lourd) détermine le forfait applicable.

  • Ce forfait est quotidien et facturable par un seul infirmier.

Un BSI bien rédigé, avec des soins justifiés, permet une valorisation forfaitaire intéressante, en toute légalité.

 

Assurer la traçabilité et la conformité règlementaire

La prescription : socle juridique de la facturation

Toute facturation repose sur une prescription médicale valide :

  • Lisible, datée, signée, avec les actes précisés.

  • Respectée à la lettre (nombre de passages, durée, soins prescrits).

  • Pour les soins spécialisés (perfusions, patient diabétique insulino-traité…) nécessitent un protocole thérapeutique.

En cas de contrôle de la CPAM, l’ordonnance est le document de référence.

Dossier de soins à jour

Le dossier de soins infirmiers (DSI) doit être à jour:

  • Tracez les actes que vous réalisez.

  • Mentionnez les horaires, refus, incidents, relances…

  • Signe de professionnalisme, il vous protège en cas de litige.

 

Prévenir les indus et les contrôles de la CPAM 

Ce qu’il faut absolument éviter :

  • Sur cotation volontaire (ex : coter AMI 4 pour une injection simple).

  • Facturer les cumuls interdits (par exemple un BSI et un changement se sonde)

  • Facturation sans acte réalisé (soin annulé mais non décompté).

  • Majoration non justifiée (ex : IK sans distance ou MCI sans soin palliatif).

Les CPAM disposent d’outils numériques pour détecter automatiquement les incohérences.
En cas de contrôle, elles peuvent réclamer des remboursements (indus) voire signaler à l’Ordre.

 

Se former pour rester à jour et performant 

La NGAP évolue. Pour facturer en toute sécurité, il est recommandé de suivre :

  • Des formations FIF-PL spécifiques à la NGAP, à l’organisation du cabinet, des formations juridiques qui vous permettent de concevoir les contrats et toute sérénité….

  • Des webinaires réguliers, organisés par le Pôle formation santé par exemple.

  • Des lectures professionnelles (Guides NGAP, avenants conventionnels).

Le Conseil du Pôle Formation Santé : prévoyez une session de mise à jour tous les 2 ans, et partagez les informations  avec vos collègues.
Tenez-vous informés des nouveautés en matière de NGAP, obligations conventionnelles, …
Par exemples : Circulaire 09_2025 concernant les nouvelles cotations des perfusions, l’arrêt du TLA…

 

Formations et réglementation : restez à jour pour sécuriser votre exercice

Depuis les dernières évolutions de la NGAP, notamment la circulaire du 25 juin 2025 sur les perfusions et l’arrêt du TLA, les règles de facturation IDEL deviennent plus techniques et encadrées.
Se former devient donc indispensable pour éviter les erreurs coûteuses.

Notre recommandation : suivez une formation NGAP avancée (éligible FIF-PL) :

  • maîtrisez les cotations complexes (BSI, AMX, perfusions, MAU…),

  • adaptez votre organisation aux dernières obligations conventionnelles,

  • sécurisez vos pratiques face aux contrôles CPAM.

Consultez notre programme de formation NGAP 2025 ici.

Vous souhaitez vous faire un avis sur nos formations avant de nous choisir ? Consulter notre dernier webinaire sur le sujet.

webinaire Circulaire infirmier 2025

 

Ne pas négliger la dimension éthique 

Optimiser ses revenus ne doit jamais rimer avec fraude.
L’infirmier libéral est tenu de respecter le code de déontologie paru en 2004, qui exige :

  • La facturation uniquement des soins réalisés et justifiés.

  • L’information claire du patient.

  • Le respect de la prescription médicale.

Une facturation juste est aussi un gage de confiance avec les patients, les prescripteurs et la CPAM.

 

Conclusion : facturer mieux, pas plus

Optimiser sa facturation, c’est avant tout mieux comprendre son cadre réglementaire, pour travailler en sécurité tout en valorisant pleinement son travail.

Grâce à une maîtrise fine de la NGAP, une organisation efficace, des outils numériques adaptés, et un sens éthique, l’infirmier·e libéral·e peut conjuguer qualité de soin, sécurité juridique et performance financière.

En libéral, chaque euro bien facturé est un euro légitimement gagné — et protégé.

 

Pour aller plus loin sur le sujet : 

guide NGAP infirmier

formation cotation NGAP IDEL

NGAP infirmier Cotation perfusion

 

A propos de l’auteur de cet article :
Brigitte Bax
IDEL
Formatrice Infirmier et aides-soignants
Ingénieure pédagogique

 

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