En juin 2023 a été signé l’avenant 10 de la convention nationale. Déploiement du BSI, augmentation de l’IFD et dernières nouveautés de la NGAP comme l’accompagnement à la prise médicamenteuse et les soins post opératoires. On vous dit tout dans ce webinaire !
Les Soins Post-Opératoires dans la NGAP : Un Focus sur l’Article 7 du Chapitre II
Commençons par aborder les soins post-opératoires, définis dans l’article 7 du chapitre II de la NGAP des infirmier(e)s. Ces actes concernent la surveillance post-opératoire réalisée selon un protocole écrit, élaboré en amont par le chirurgien ou l’anesthésiste, pour les patients éligibles à une chirurgie ambulatoire ou à un parcours de réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC). Ce protocole permet un suivi infirmier ponctuel après le retour à domicile.
Il est important de noter que les actes de cet article ne peuvent être facturés que si le patient a bénéficié d’une chirurgie ambulatoire ou s’inscrit dans un programme RAAC. Ce dernier vise à favoriser la récupération rapide des capacités du patient après l’intervention chirurgicale. La RAAC s’appuie sur une prise en charge globale et précoce, qui s’articule autour de plusieurs objectifs clés :
- Informer et préparer le patient à la démarche,
- Anticiper les soins et organiser la sortie du patient,
- Réduire le stress chirurgical et ses conséquences,
- Gérer efficacement la douleur dans toutes les situations,
- Stimuler l’autonomie du patient.
NGAP des infirmiers : Les 4 Actes Clés de l’Article 7
Cet article comporte quatre actes principaux, chacun avec des modalités spécifiques de facturation :
- Surveillance infirmière pour accompagnement postopératoire à domicile
Vous pouvez facturer trois séances avec le code AMI 3.9 entre J0 (le jour d’arrivée du patient à son domicile) et J+6. Ce suivi est comparable à une surveillance post-bloc opératoire réalisée en service de chirurgie. - Surveillance et retrait de cathéter périnerveux
Depuis janvier 2021, le décret de compétences des infirmiers a évolué, leur permettant désormais de retirer uniquement les cathéters périnerveux (article R4311-7). La gestion des produits anesthésiques tels que la bupivacaïne® ou la ropivacaïne® reste cependant réservée aux infirmiers anesthésistes, chirurgiens ou anesthésistes.
Vous pouvez facturer un acte par jour de surveillance de cathéter périnerveux (avec la présence d’un aidant) ou deux actes par jour en l’absence d’aidant, pendant un maximum de trois jours consécutifs, avec le code AMI 4.6. - Retrait de sonde urinaire
Ce retrait figure également à l’article 6 du chapitre I de la NGAP. Vous pouvez facturer cet acte avec le code AMI 2, que le patient soit en chirurgie ambulatoire ou en RAAC, puisqu’il est mentionné dans deux articles différents. - Surveillance et retrait de drain de Redon
Vous pouvez facturer cet acte avec le code AMI 2.8, limité à deux séances à partir du retour à domicile du patient.
Points Importants à Retenir
- Les séances de surveillance postopératoire et de surveillance de cathéter périnerveux ne peuvent pas être cumulées entre elles.
- Cependant, le retrait de sonde urinaire et la surveillance ou le retrait de drain peuvent être associés à une séance de surveillance postopératoire ou de cathéter périnerveux, sans application de l’article 11B des Dispositions générales.
Ainsi, les cotations possibles incluent :
- AMI 3.9 + AMI 2 : Surveillance post-opératoire et retrait de sonde urinaire,
- AMI 3.9 + AMI 2.8 : Surveillance post-opératoire et surveillance/retrait de drain,
- AMI 4.2 + AMI 2 : Surveillance de cathéter périnerveux et retrait de sonde urinaire,
- AMI 4.2 + AMI 2.8 : Surveillance de cathéter périnerveux et surveillance/retrait de drain.
Cet article sur les soins post-opératoires met en lumière l’importance d’une surveillance rigoureuse et bien organisée pour favoriser une récupération rapide et sécurisée du patient.
Maintenant, passons au deuxième point clé de ce webinaire.
L’accompagnement à la prise médicamenteuse et des soins post-opératoires.
Nous vous proposerons un tour d’horizon sur la surveillance médicamenteuse, en nous appuyant sur l’article 10 du chapitre I de la NGAP des infirmier(e)s. Depuis janvier 2022, les infirmier(e)s libéraux ont la possibilité de facturer trois actes visant à accompagner les patients non dépendants, polymédiqués et présentant des critères de fragilité identifiés par le médecin.
Pourquoi cet accompagnement est-il crucial ?
Chaque année, sur les 130 000 hospitalisations de seniors de plus de 80 ans, une sur cinq est liée à un mauvais usage des médicaments. Selon les estimations, 45 à 70 % de ces effets indésirables pourraient être évités (soit environ 13 000 hospitalisations). En dehors des antibiotiques, les principaux médicaments responsables d’hospitalisations chez les patients de plus de 75 ans sont les diurétiques et les anticoagulants. Rappelons que la fragilité constitue un facteur clé de l’entrée en dépendance.
Ainsi, cet acte infirmier a plusieurs objectifs :
- Limiter ou retarder l’entrée en dépendance
- Éduquer le patient sur l’utilisation de ses médicaments pour réduire les risques d’hospitalisation
Décryptons ensemble cet acte de la NGAP :
Accompagnement à domicile de la prise médicamenteuse, lors de la mise en oeuvre ou de la modification d’un traitement ou au cours d’une situation clinique susceptible de remettre en question la stratégie thérapeutique, pour un patient non dépendant, polymédiqué et présentant des critères de fragilité identifiés par le médecin, avec un retour écrit au médecin.
Points à retenir :
- Fragilité identifiée : Grâce à la grille SEGA, disponible lors du remplissage du BSI sur AmeliPro, vous pouvez évaluer la fragilité de votre patient en début de prise en charge.
- Polymédication : Selon la HAS, la polymédication chez les plus de 75 ans peut être définie par l’une de ces situations :
- Prise de 5 médicaments par jour, incluant un diurétique ou un anticoagulant
- Prise de 10 médicaments ou plus par jour
- Hospitalisation dans les 6 derniers mois à cause d’un effet indésirable médicamenteux
- Non dépendant : Ce critère s’applique lorsque vous ne suivez pas le patient avec un BSI, ni facturez des AMI 1.2 pour la distribution d’une thérapeutique orale à domicile.
Si ces trois critères sont remplis, vous pouvez débuter vos soins auprès du patient.
Trois séances incluant chacune :
- Prise de contact : AMI 5.1
- Mise en œuvre : AMI 4.6
- Évaluation et compte rendu : AMI 4.6
sont à réaliser dans un délai maximal d’un mois, renouvelables sur prescription une fois au cours des 12 mois suivants :
- Surveillance : relevé d’éléments cliniques objectifs : pouls, TA…
- Observation : relevé d’éléments cliniques « subjectifs » : plainte, comportement…
- Vérification de la :
o Compréhension de ou des ordonnances par le patient et/ou son entourage, recherche de coprescripteurs,
o Préparation du pilulier selon la ou les prescriptions en cours,
o Prise médicamenteuse et selon contrainte horaire, par rapport aux repas, selon aliments…,
o Gestion du stock médicamenteux selon le ou les prescripteurs (accumulation de médicaments, recherche d’automédication / médicaments autres),
- Recherche de motifs de non prise des médicaments ou des modifications de posologie / recherche d’effet secondaire,
- Recueil des éléments du contexte social pouvant retentir sur l’observance,
- Recherche des éléments explicatifs d’une non observance en cours de traitement selon demande précise du médecin,
- Retour au médecin prescripteur et au médecin traitant s’il n’est pas le prescripteur.
Les autres actes inscrits à l’article 10 peuvent faire suite à cet acte d’accompagnement.
Au cours de la même séance, l’acte d’accompagnement n’est pas cumulable avec les autres actes de cet article.
Webinaire Focus NGAP pour Infirmières et Infirmiers libéraux !
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Animé par Simon Boley, infirmier et formateur au PFS.
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